LE TALMUD

Le Talmud, ou l’enseignement. 

« La Bible est la clé de voute de Judaïsme, mais le Talmud est le pilier central qui, s’élanceant des fondations, en soutien l’édifice intellectuel et spirituel.  Pivot de la créativité et de la vie nationale, le Talmud est, à bien des égards, l’ouvrage le plus important de la culture juive» .[1]   

Et pour souligner une fois de plus le rôle du Talmud pour la religion et la culture  juive le même auteur écrit :

« Aucun autre texte n’a jamais exercé, une influence comparable, théorique aussi bien que pratique, sur la vie juive modelant son contenu spirituel et offrant un guide de conduite ». [2] 

Il continue en rappelant que les juifs étaient conscients de ce que le Talmud leur apportait c’est pourquoi ils le chérissaient et leurs ennemies le savaient également c’est pourquoi le Talmud était la cible de ceux qui persécutaient les juifs et qui avaient tenté de le détruire à plusieurs reprises pendant les siècles. 

Pour Marc – Alain Ouakinin le Talmud est la somme des interprétations de la Bible,  donc  la somme de la Torah orale, ou la récapitulation de la Loi orale, « élaboré à l’issue d’un travail d’érudition mené sur plusieurs siècles, par des sages qui vécurent en Palestine et en Babylon jusqu’à l’aube de Moyen Age». [3] Le Talmud est le réceptacle de la sagesse juive rassemblé pendant des siècles.  

« Engagés presque tous dans la vie professionnelle, les sages du Talmud n’étaient pas enfermés dans un tour d’ivoire.  Beaucoup maitrisaient plusieurs langues, et pour être membre de Sanhédrin, il fallait obligatoirement être spécialistes de plusieurs sciences et de diverses langues.   Cette érudition est  manifesté dans le Talmud, chaque sujet annexe devenant lui-même Torah». [4] .  

Il y a deux talmuds : le Talmud du Jérusalem développé par les rabbins de l’Académie de Yavné  qui a été achevé  à la fin de IV eme siècle et le Talmud de Babylone. Car,  alors que Rome devint le centre du Christianisme, Babylone  devint en effet un centre effervescent pour le Judaïsme. Ce Talmud de Babylone achevé plus tardivement, les années, 650 et compte 8. 744 pages. 

« Le Talmud de Babylone a remplie une fonction décisive dans l’histoire du peuple juif : il a montré comment le judaïsme devait s’adapter au diffèrent milieux sociaux politiques  de la Diaspora ». [5]  

Il a été adopté par les Juifs d’Espagne, d’Italie, de France et d’Allemagne.   La rédaction du Talmud existe à la fois en Hébreu et en judéo-araméen.

Le Talmud a deux composantes principales : La Mishna et la Guémarra. 

La Mishna

La Mishna est une compilation des lois.  Commentées en détail, elle donne naissance à la Guémara qui présente souvent des opinions diverses sur le même sujet ou parfois même sur le même verset.

La rédaction de la Mishna commence, selon Marc Alain Ouakinin, deux siècles avant l’ère Chrétienne et se termine durant le deuxième siècle de l’ère chrétienne[6]   Elle  « regroupe toute la doctrine et les fondements sacrés de la civilisation hébreu .»[7]

La préoccupation de chaque Juif devrait être de faire la volonté de Seigneur à chaque instant et dans chaque aspect de sa vie et, puisque la Torah ne donne pas de détails concernant certains aspects de la vie, c’est la Mishna qui s’est chargée de les définir nous informe André Chouraqui. 

La Mishna comprend les 613 commandements de la Loi et a été rédigée après la chute de Jérusalem en 70 ap. J.-C., quand les Juifs qui avaient tout perdu se sont concentrés, avec beaucoup de dévouement sur l’étude de la Torah.  Elle contient surtout des commentaires sur la partie narrative de la Torah.   Elle est le résultat de l’œuvre intense d’exégètes qui vivaient en Terre Sainte et qui l’ont rédigée dans un hébreu tardif, mais « d’une élégance raffinée »[8]

Midrach

Le Midrash (« interprétation, enquête ») est l’exégèse classique des Textes Sacrés telle qu’elle s’est développée en Terre Sainte.  Des rabbins ont même considéré les Evangiles comme des Midrashim du Premier Testament.  

Le Judaïsme a deux aspects à ne pas ignorer : l’aspect rabbinique, qui exige un respect strict des lois et de leur caractère juif, et l’aspect qui se caractérise par  une ouverture qui conduit toujours au progrès et à l’universalité.   Les textes qui interprètent la Torah tels que ceux mentionnés ci-dessus en font la preuve.  

On s’est demandé, considérant l’importance donnée aux textes, si les textes ne deviennent pas objet d’idolâtrie.   Question à la quelle Marc Alain Ouakinin réponde négativement car, affirme t-il il ne faut pas enfermer le texte dans une seule et unique interprétation mais lui donner son sens infini « Dans le Talmud il ne s’agit pas de comprendre toujours  Mieux le sens unique que le texte est censé renfermer, car ce serait alors une manière de s’approprier Dieu ; d’enfermer l’Infini    Non, il s’agit d’interpréter les textes de telle sorte que la parole qu’ils contiennent – et qui est unique – soit comprise dans tous les sens possible. Le Talmud ne dit pas Le sens de la Torah, il ouvre, au contraire, sans cesse la Torah à des nouveaux sens. [9]».  L’interprétation attribue à Dieu la reconnaissance de fait qu’Il est un Dieu infini.  Un Dieu qui ne peut pas être défini car toute définition enfermerait dans la finitude le Dieu infinie.

Le Targoum

L’importance des textes pour les juifs est représenté même par les traductions de TaNaK.  Traductions qui ont eu lieu assez tôt.  Il s’agit de la traduction en araméen ce qui a donné le Targoum et la traduction en grec qui a donné  la Septante.

Le Targoum – de la racine trgm, qui signifie traduction. Il parait qu’à la fin de l’Empire perse la longue parlée  par la plupart de la population de l’Empire   était l’araméen ceci étant le cas même des nombreux juifs éparpillés dans l’Empire et aussi parmi ceux qui sont restés en Judée.  C’est pourquoi, afin d’aider tout le monde à comprendre les textes les élites sacerdotales avaient décidé de les traduire de l’hébreu dans la langue qui était compréhensible pour tous ceux qui participaient aux offices et cette traduction se faisait au début oralement pendant les offices.  L’officiant était accompagné d’un metourgueman qui avait la double fonction de répéter à haute voix ce qui était lu, mais en idiome compréhensible, en araméen donc.    Mais au long  des siècles sont apparu les versions écrites.  « Les plus connues sont celles dites de Yonhatan ben Uzziel, de nome d’un docteur de I er siècle avant notre ère  ;  le Targoum Yerushalimi et le Targoum Onkelos. » [10]   Ce dernier étant considéré une traduction parfaite et se trouve souvent en marge de certains Bibles en hébreu.   Pourtant il y a dans le Targoum des interprétations pas seulement des traductions.  Certains étant assez originales, a noter une dispute entre Ishmael et Jacob, le premier rappelant au dernier qu’il s’est fait circoncis à l’âge de raison par amour de Dieu alors que Jacob s’est fait à huit jours lorsqu’il était incapable de décide, auquel Isaac  lui aurait répondu  que pour l’amour de Dieu il est prêt à sacrifie son être entière ce qui expliquerait le ligotèrent d’Isaac. 


[1] Adin Steinsaltz, Introduction au Talmud, p. 11

[2] Adin Steinsaltz,  Introduction au Talmud, p.11

[3] Marc Alain Ouakinin, La plus belle histoire du monde, p. 76

[4] Steinsaltz, Introduction au Talmud, p/ 14

[5] Mircea Eliade, Histoire des religions ; vol II, p.165

[6] Marc Alain Ouakinin, La plus belle histoire du Monde

[7] Bernard Baudouin, Le Judaïsme,  o.  68

[8] André Chourachi,, Histoire du Judaïsme, p.37

[9] Marc – Alain Ouakinin, p. 65

[10] Gerard  Haddad Lecture de la Bible , p. 165

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