L’ANTISEMITISME RACIAL

L’antisémitisme racial

Au mois de janvier l’UNESCO a commémoré, comme chaque année la libération de Camp de la mort d’Auschwitz. Le président d’Israël a parlé pour la première fois des expériences dites scientifiques dont le but était de prouver que les juifs étaient des sous hommes.

En ce qui suit je présente la naissance de antisémitisme racial. Bonne lecture.

Fin de XVIII et pendant le XIX siècle les Juifs étaient les plus grands marchands d’Europe, il y avait parmi eux  des philosophes, des médecins, des artisans, etc.     Néanmoins  l’hostilité les poursuivait partout.  Des attitudes anti Juifs surgissaient dans chaque pays où il demeuraient. Et c’est pendant cette période que naisse l’antisémitisme racial qu’on retrouve, bien que ne pas formulé en tant que tel,   même chez les grands intellectuels européens ;  écrivains, poètes, politiciens, même  parmi ceux qui faisaient partie de l’époque des Lumières.  

Voltaire  grand défenseur de la liberté de la pensée et de l’expression qui a essayé de réhabiliter   Jean Calas, marchant protestant de Toulouse  condamné pour avoir tué son fils qui aurait voulu se convertir au Catholicisme écrit dans  son, Dictionnaire de Philosophie  :

« C’est à regret que je parle des Juifs : cette nation est, à bien des égards, la plus détestable qui ait jamais souillé la terre. »

Pierre André Taguieff, dans la Revue des deux monde de Juin 2019  note que

« Voltaire attribuait aux Juifs une intolérance incomparable, un fanatisme sans limites, une haine absolue du genre humain, des ridicules et dangereuses superstitions, des instincts sanguinaires et une cruauté raffinée ».

Le même auteur rappelle que : « C’est à l’époque des Lumières que se sont forgés les principaux thèmes de la judéophobie non religieuse, voire antireligieuse, souvent mâtinée de scientisme et se disant par la suite « progressiste » ou « révolutionnaire », qui va se constituer en un courant important de l’antisémitisme en Europe de l’Ouest au cours des deux derniers tiers du XIXe siècle.»   Ce que certains historiens avaient appelé anti sémitisme rationaliste. 

Curieusement malgré les idées progressistes les intellectuelles de la période des Lumières ont retenu et reformulés certains[MI1]  des accusations qui avaient perduré pendant des siècles contre les Juifs et qui avaient leurs racines dans l’enseignement des Pères de l’Eglise, en gardant même l’accusation  de meurtre rituelle qui, comme il a été évoqué, accusait les Juifs de meurtre des enfants pour boire leur sang.   Il y avait même des penseurs qui se réclamaient comme athées cependant  associes les Juifs au diable .  

Pendant la période des Lumières il y eu également des attitudes ambivalentes par rapport aux juifs : lumières et ténèbres.    Il y avait de ceux comme Montesquieu, une grande figure des Lumières,  qui pensait qu’il fallait  permettre aux Juifs d’être Juifs.   Néanmoins  la pensée dominante était que les Juifs étaient des individus assujetti à des superstitions

Certains Juifs avaient profité de courent des Lumières, tel Mendelssohn qui avait inventé un  courent qui s’appelait Haskalah qui était un sorte de courent des Lumières Juives et avaient traduit le Pentateuque en allemand afin que les juifs arrivent à mieux comprendre la langue de peuple au milieu duquel ils se trouvaient. Il écrivait : « Adoptez les lois de la constitution des pays où vous demeurez, mais restez toujours fidèles à la religion de vos pères.   Ceux qui sont nés dans la famille de Jacob ne doivent pas cesser d’être fidèles à l’observance de la Loi », (cité par Graham Keith, p. 203).   Le courant Hashalah avait ouvert des nouvelles écoles et avait enrichi le curriculum de l’enseignement.   Samuel David Luzzato (1800 – 1865)  fait découvrir la profondeur des traditions juives et Nahaman  Krochmal  1785 – 1891) a élaboré une philosophie de l’histoire «dans laquelle le monothéisme devint le symbole d’Israël » (Eliade, Dctionaire des religions, Le Judaïsme,  p. 240).  Et à peu près à la même époque Benjamin Disraeli devint le premier ministre d’Angleterre. 

Cependant la fin de XIX ème siècle,  témoigne  d’une recrudescence de l’antisémitisme dans tous les pays de l’Europe.  Avec l’apparition des états nations  nait  en Allemagne un courent antisémite qui a comme base les différences raciales.  Otto Glagau, considérait les Juifs comme un tribu qui n’avait pas un pays de naissance ;  l’incarnation de l’instabilité qui ne pouvaient pas être comparé aux allemands une race noble bien fondée dans le Reich.  Les forcer de se convertir au Christianisme ne changerait rien à cause de leur race qui les rendait incapable de changement.   Les idées se sont inflammées de manière à ce que certains mettaient en doute les origines juives de Jésus, car il n’aurait pas pu naitre dans un groupe ethnique, au milieu d’un peuple avec des traits si inferieurs et si douteux mais il parvenait d’un groupe d’allemands de nord, blonds avec des yeux bleu  qui avaient peuplé la Galilée 1500 ans avant la naissance de Jésus. C’est pourquoi les conflits entre les Juifs et Jésus relaté dans les Evangiles.  Dans ce contexte les églises protestantes de l’Allemagne considéraient qu’il fallait renoncer à ce qui est juif dans le  Christianisme et construire un Christianisme qui soit plus conforme à la mentalité allemande, un Christianisme plus authentique. 

Le philosophe allemand Paul de Lagarde a proposé un  « Christianisme purifié, » approprié au  caractère allemand  en proposant d’éliminer toute influence juive car, disait il, « Chaque Juif signifié l’affaiblissement de notre vie nationale et l’inutilité de ce que nous appelons la religion Chrétienne » (cité par G.K, p. 216).   Il a gardé Jésus mais purifié de tout ce qui pourrait être juif. Pour lui la supériorité de germanisme résidait dans le caractère. Quant à la religion juive il la considérait  dénuée des racines éthiques incompatible avec le caractère allemand . Par conséquent il fallait lutter  contre jusqu’à la mort.    

Huston Seward Chambarlain, un autre penseur allemand affirmait   que le Christianisme devrait être perçu dans la  perspective raciale.  Il espérait une deuxième Reforme pour reformuler tous ces concepts.   Le message Chrétien n’était pas, selon lui, un message d’amour mais un message de ferveur national qui mettait  en évidence la supériorité de la race aryenne  et l’infériorité de la race juive, par conséquent son Jésus ne pouvait pas être juif puisqu’il incarné toutes les qualités de la race aryenne. Dans ses écrits il avait évité de faire ces déclarations explicitement mais cela ressort de manière implicite.   La race aryenne  était héritière des bénédictions divines en vertus de ses mérites.   C’est toujours en Allemagne que prend naissance des idéologies tel que celles promu par l’Union pour l’extirpation des Juifs ( Verrein zur austrotung der Juden) Carol Iancu, p. 94).

Ces idées se sont répondu un peu  partout en Europe ainsi  nous le retrouvons en Roumanie pendant les années qui séparent les deux guerres mondiales exprimé par Alexendre Cuza, qui avait publié un ouvrage 1924, intitulé  Invatatura lui Isus, Iudaismul si teologia crestina, traduit l’Enseignement de Jésus, le Judaïsme et la théologie chrétienne dans laquelle il affirme qu’il y avait une « contradiction irréconciliable entre la morale juive, représentée par le Talmud, et celle chrétienne enseigné par Jésus Christ »(Radu Petre Muresan, Orthodoxie et Judaïsme en Roumanie, personnes, faites et attitudes, p. 6).

Langhben, un autre penseur allemand de l’époque qualifiait les  juifs comme étant  la peste et la cholera et proposa leur extermination.  

Adolf Harnack historien de Christianisme respecté n’a pas hésité d’affirmer : « Presque partout où il y eut  des sanglantes  persécutions les Juifs là, soit à l’arrière-plan, soit au premier plan »(Die Mission Ausbreigtum des Christianus in den ensten drei Iohrhunderten, cité par Jules Isaac, p. 201) .

En 1843 Karl Marx publie La question juive,  pour lui le Dieu des juifs était celui de l’argent et les juifs étaient les bourgeois.  Par conséquent il fallait  les supprimer. 

On retrouve des pensées semblables en France exprimé par des  hommes venu des horizons très divers et de disciplines très éloignés : Barrès, Déroulède,  Edouard Drumont, qui avait écrit un ouvrage intitulé «La France juive, essayes de l’histoire contemporaine.   Etant un anti républicain il avait affirmé que dû à la reconnaissance et la liberté assuré aux Juifs par la Révolution et la Première République,   ceux-ci mettaient en danger la culture et les traditions françaises par l’attachement à leur propre culture et leurs traditions.   

Le Juif était « l’intellectuel déraciné, le vagabond sans pays …le capitaliste international » (Pascal Vandier,  Anatole France et l’Antisémitisme, p. 35).   Ce regard sur les Juifs étant à la fois français et européen.   Les Juifs incarnaient, écrit le même auteur « une civilisation décadente, médiocre, corrompue » et ce qui était considéré comme la décadence de l’époque «ne pouvait pas être expliqué que par un «  vaste complote dont les Juifs, et à moindre degré les protestants et le franc massons sont les inspirateurs et les organisateurs » (ibid, p.35). 

 Ils profitaient des démocraties parlementaires mais les pays où ils avaient trouvé leur demeure n’étaient pas les leurs.  « Cette terre n’est pas la sienne.  Ces morts ne sont pas les siennes » (Ibid ; 35) 


 [MI1]

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